Jour 4

Tafilalet à la Méditerranée

Journée au cœur des dunes de l’Erg Chebbi.

Nous suivons le fil de la crête, de petits pats en petits pats, cheminant comme sur une étendue de neige.

Du sommet, environ deux cents mètres de hauteur depuis la plaine, la vue est lointaine sur les deux côtés de l’erg et se perd dans les plaines jusqu’aux horizons à l’Est et au sud des hamadas (plateaux très plats au dessus de falaises pouvant atteindre plusieurs centaines de mètres de hauteur. Sorte de cassures géologique) à l’ouest au delà de l’oued Ziz.

Entre les hautes dunes, des couloirs permettent à la caravane de cheminer en louvoyant entre des petites dunes perpendiculaires aux crêtes parfois raides à franchir pour des dromadaires chargés. Brahim est obligé avec Ahmed de casser de leurs mains le fil de la crête pour que les chameaux puissent passer. Ils craignent que les bagages glissent sur l’avant du cou du chameau, ce qui serait très embêtant car l’animal s’affole. Il peut se mettre à courir entraînant les autres chameaux affolés et risques de se blesser. Les sacs doivent être serrés fortement sur les bats sanglés sur le dos du dromadaire. Les chameliers gardent toujours un œil attentif sur ces terrains très inclinés à la montée comme à la descente.

Nous gravissons trois de ces hautes dunes aux couleurs pêche – orangées. Les descentes sur le sable léger qui s’envole sont des moments de délices où nous nous courons légers et libres d’apesanteurs.

A 13 heures nous découvrons le bivouac installé au pied de la dune de Bouird après 5 heures de marche. Merci à l’équipe pour le débâtage des chameaux et le montage des tentes. Nous arrivons les pieds sous la table !

Il y a plus de quinze ans nous avons creusé et cimenté un puits dans ce lieu, recouvert d’un couvercle pour que les vents ne l’emplissent pas de sable. Ce puits est discret, les bergers de chèvres l’utilisent pour leurs bêtes, en témoigne les traces des animaux, ainsi que toute personne de la région qui connaît ce puits un peu caché au milieu des dunes.

Cet après-midi eau à profusion.

Toujours très apprécié de faire étape proche d’un puits d’eau claire. Les dromadaires peuvent boire. Pour nous douche, vaisselle et nettoyage du matériel.

Brahim nous a déjà préparé pour le repas des légumes cuits et une omelette « berbére », succulente.

Nous dégustons la tome de fromage de chèvre de la coopérative Corosa à Ouarzazate, nous rappelant le magnifique projet de l’association « élevage sans frontières » qui a fournit au départ des chèvres alpines pour aider les femmes des villages autour de Ouarzazate.

https://dardaif.ma/dar-daif-soutient-la-cooperative-corosa/

Un fromager d’une ONG Allemande a permit d’améliorer le processus de fabrication des tomes de chèvres. Nous apprécions particulièrement aujourd’hui dans le désert.

Petite sieste, écriture où lecture à l’ombre des genêts.

Ce soir nous sommes à l’abri du vent aux pieds de cette grande dune, le soleil est chaud et agréable.

La brise souffle sur la crête au dessus de nous une gerbe continue de sable fin.