Jour 16
Tafilalet à la Méditerranée
Partis de Ouarzazate cet après-midi après une longue matinée administrative.
Il y a longtemps que je n’avais pas effectué autant de démarches. A chaque bureau où je me suis présenté pour différents papiers j’ai trouvé des services très organisés, des fonctionnaires accueillants et efficaces. J’étais bluffé et fiers de constater l’évolution de cette modernité humanisée du Maroc d’aujourd’hui.
Par la route nous avons longé le pied sud de l’Atlas enneigé, qui s’est dégagé en milieu de journée de plusieurs jours dans les nuages. Une pluie abondante a arrosé une grande partie de la région au sud de l’Atlas jusqu’au delà de l’oued Dràa et Smara. Depuis plusieurs années nous n’avions pas vue une telle pluie. Le désert inondé est une grande bénédiction pour les populations, ksouriens et nomades, troupeaux et oasis.
Le pickup file plein Est vers Errachidia.
Je profite de ces heures de route en ligne droite pour effectuer quelques messages, e-mails et lire. Actuellement je compose le projet d’une traversée chameliére dans le désert en février 2022 pour des Canadiens. La reprise légère des demandes par les voyageurs des grands espaces du désert et de l’Atlas remplie de joie toute l’équipe.
Je suis détendu sur cette route, Kassi qui me conduit est notre plus ancien chauffeur habitué aux longues routes qui traversent tout le Maroc de Nador au nord à Guergarate à la frontière sud avec la Mauritanie. Repérages, ravitaillements, accès où fin de grandes traversés. Aujourd’hui Kassi à laissé le Toyota prado (acheté quelques semaines avant le Covid, et arrêté complètement plus d’une année suite au confinement et un peu réutilisé depuis quelques mois).
Régulièrement nous effectuons des poses, sécurité oblige.
Le pickup chargé ce matin du ravitaillement, orge et luzerne pour les 7 dromadaires, nourriture pour l’équipe.
Je me délecte d’un petit arrêt à l’heure du Maghreb dans les couleurs du couchant avant Goulmima. A Errachidia nous effectuons quelques achats de magnifiques légumes et fruits, viande et olives. Les produits du marché sont très frais, venus des grands jardins de Berkane et de la Palmeraie du Ziz. Menthe, merdidouche et persils embaument les cartons de provisions.
Après une harira et un tadjine, nous reprenons la route. La lune éclaire les grands plateaux vers l’Est du pays. Bouarfa – Bouanane est une région très peu connue pour le tourisme. Au sud d’Anoual, l’écoulement du grand plateau a taillé au travers de quelques plissements de magnifiques gorges où des villages se sont installés.
Juste avant El Hirech nous avons rendez-vous avec la caravane que Zineb a rejoint il y a déjà une petite semaine.
Nous sommes surpris dans un virage par un troupeau d’ânes sauvages traversant la petite route. Les ânes ayant été abandonnés ces dernières années par les nomades, remplacés en partie par les motos asiatiques des triporteurs. Les ânes se sont multipliés et se déplacent en troupeaux.
Au delà d’un oued nous apercevons Brahim qui effectue des signaux avec sa lampe et rapidement les tentes, les chameaux éclairés par la lune.
Il est juste 23 heures 30 mn.
Ravis de dérouler matelas et sacs de couchage, et de s’allonger sous le ciel.