Jour 25 à jour 28
Tafilalet à la Méditerranée
Kassi a prit la route très tôt ce matin depuis Ouarzazate en direction de Matarka.
Il est accompagné d’Abdellah Azizi, notre ami photographe,
– C’est au cœur de ce désert et haut plateau de Matarka qu’Abdellah a rejoint la caravane et chargé son sac quelques jours sur un dromadaire. Abdellah nous ramènera des images pour une future vidéo finale qui racontera cette magnifique traversée chamelière, partie de Taouz pour atteindre la Méditerranée, sur les anciennes routes des caravanes.
– Toute l’équipe a été invitée plusieurs fois chez les nomades Arabes Béni Guil de Matarka, pour un petit déjeuner, pour le repas de milieu de journée où pour « L’Âcha » le repas du soir.
Nous sommes très touchés par la grande générosité et l’accueil de ces nomades Arabes semi sédentarisés, dans ces grands espaces du désert et hauts plateaux steppes du Rekkam aux confins de l’Oriental où pousse l’alpha et également dans certaines conditions des truffes, et où souffle les vents du désert.
Ces nomades Arabes des tribus Béni Guil « Fils de ceux qui libèrent la paix », seraient venus avec leurs ovins au XIVème siècle du Moyen Orient, particulièrement du Yémen.
A côté de leurs campements nous observons souvent un ou deux très beaux chevaux, dont l’origine guerrière reste présente. Ils se déplacent avec d’anciens camions qui leur permettent le transport de l’eau pour remplir de grandes citernes cubiques en tôle. Ils vivent sous une immense Khaïma (compartimentée), et souvent un bâtit en dur d’une pièce est construit à côté.
Actuellement le temps est froid et le matin les bidons d’eau de la caravane sont gelés.
Au delà de Matarka c’est un immense plateau que nous traversons plein nord. Plat comme le lac d’Iriki (à l’Ouest de M’hamid Ghizlane) et vingt fois plus grand. Magique pour ceux qui aiment ces grands espaces du désert.
Il est particulièrement impressionnant de se trouver au milieu de ce plateau à pieds. De toutes parts les lignes fuient sur l’horizon.
– Je me souviens encore il y a plus de vingt ans quand nous avons traversé ce plateau pour la première fois à pied, je fixais ma boussole et l’axe de marche avec beaucoup d’attention. J’avais besoin que le groupe marche en arrière de moi pour ne pas me « tirer » d’un côté où de l’autre et dévier de quelques degrés. Il nous faut deux jours et demi pour traverser ce plateau. Nous étions ravis de trouver l’autre rive et l’entrée exacte dans une vallée. Le Gps n’existait pas encore.
En cas de pluie ce sol de terre deviendrait impraticable pour les dromadaires à la sole souple.
– Timothée, le 3ème voyageur de la caravane est arrivé au terme de sa traversée chamelière au milieu de ce grand désert de Matarka. 700 km de route retour l’attend, avec Kassi et Abdellah pour rentrer à Ouarzazate.
Au retour de Timothée, nous avons partagé un repas ensemble. Timothée portait une grande joie de sa première expérience du désert où il s’est joint pour cette partie de la traversée durant 25 jours de marche.