Sur les traces des anciennes caravanes
Jour 19
Une panne de charge de batteries m’o bloqué dans ce petit journal de voyage ainsi que dans les images d’aujourd’hui. J’ai marché plusieurs heures avec un petit panneau solaire à la main pour capter au maximum un peu d’énergie qui m’ont permis de vous partager ces quelques images illustrant cette superbe journée.
Nouvelle colline d’arganiers que nous dévalons jusqu’au souk L’arba n’ Aguerd où la caravane fait une brève halte pour quelques courses. Jamais vue un souk avec 3 parkings à ânes.
Un grand souk très populaire où les habitants de cette campagne reculée viennent de toutes les directions chaque semaine pour s’approvisionner.
Addi fait quelques achats de légumes, fruits, viande et une petite bouteille de gaz.
Nous continuons sur les pistes et les sentiers d’ânes qui desservent les fermes isolées.
Nous faisons route avec les paysans sur leurs ânes chargés. L’un d’eux déjà bien âgé raconte à Addi que plus jeune il était parti à pied rejoindre en vingt jours Casablanca pour aller travailler. Il est également parti à pieds à Marrakech plusieurs fois aller retour, et une fois à Ouarzazate pour chercher aussi du travail.
Nous sommes sur ces chemins qui autre fois étaient parcourues par les voyageurs, les commerçants, les jeunes qui partaient rejoindre un horizon meilleur où simplement un petit pèlerinage vers une Zaouia.
Le grand pèlerinage à la Mecque depuis le Maroc durait une année de voyage à pieds et en caravanes.
J’ai connu quelques personnes ayant fait ce grand voyage. L’un d’eux y est retourné une deuxième fois avec sa femme. Quel engagement, quel voyage.
Nous croisons la route d’Essaouira vers Agadir où les grands taxis bleus filent à vive allure.
Nous changeons d’étage de végétation, le sol devient même sableux dans une forêt sauvage de thuyas. Arbre symbole des artisans d’Essaouira qui confectionnent une marqueterie remarquable.
J’aperçois furtivement trois « takbourghrt » écureuil de « barbarie ». Les premiers depuis le début de la traversée. Ces écureuils des rochers ont une queue rayée comme les marcassins. Très joueurs, ils se courent souvent après. Magnifique à observer aux jumelles, assis sur leur train arrière, utilisant leurs pattes avant comme des mains. Un peu l’aspect des marmottes. Ils hibernent également.
Nous traversons quelques fermes dont les murs sont badigeonnés à la chaux.
Apparition à l’horizon tout proche de l’Océan dont nous distinguons l’agglomération de Sidi Kaoky. Une grande joie.
Depuis une heure nous cherchons un espace de bivouac. Cela va devenir difficile maintenant, voir impossible car les propriétés sont closes de murs de pierres sèches dans lequel l’orge fraîchement moissonnée sèches où simplement des fermes et des maisons.
Addi demande à un homme à côté du chemin un lieu où nous pourrions nous arrêter pour la nuit. L’homme nous ouvre aussitôt la barrière de bois de sa propriété comme si nous le connaissions depuis toujours.
Nous entravons serrés les chameaux et chacun attaché à une corde car un bel arganier se trouve en haut de son terrain.
Si Mohamed nous ouvre sa nouvelle maison encore en construction où nous pouvons même nous installer à l’abri du vent pour la soirée. Quel cadeau et généreuse hospitalité pour les voyageurs que nous sommes, fatigués après 32 km et 7 heures 30 de marche.