Sur les traces des anciennes caravanes

Jour 12

Nuit douce.

Sous un plafond nuageux, plein Ouest nous traversons Agafay, collines vallonnées arides et usées à 700 mètres d’altitude. La terre est pauvre, blanche, parfois recouverte de cailloux ronds assez gros.

Quelques habitats isolés et azibs en terre claire se fondent dans le paysage. Nous croiserons plusieurs petites sources où poussent  quelques lauriers roses, un palmier, parfois quelques des oliviers. Ces collines sont parcourues par des bergers arabes aux chapeaux de paille débordants, ce qui nous laisse imaginer la chaleur l’été. Ils ont des petits troupeaux de brebis. Ce territoire à du charme à 30-40 km de Marrakech.

Pierre-Yves que je connais depuis 20 ans est venu à notre rencontre à 5 heures 45 mn ce matin. Je l’avais prévenu de notre départ habituel à 6 heures. Nous terminons de charger les chameaux.

Pierre-Yves habite un petit village derrière la colline où nous avons établi notre bivouac. Il est venu s’installer dans ce secteur en 2013. Séduit par le charme de ce désert il a imaginé un bivouac avec des tentes très confortables, une sorte d’hôtellerie sous toile pour profiter paisiblement des lieux et se ressourcer. Après une bonne heure de marche nous arrivons au bivouac « Terre des Étoiles ».

Dans ce désert aride Il a réussit avec la permaculture à faire pousser des plantes, sous une vigne un jardin, des salades, de la menthe et des herbes aromatiques. Deux retenues d’eau servent à l’arrosage de cette ferme – bivouac et en même temps de petites piscines.

Des chevaux, quelques dromadaires et des VTT permettent de découvrir cet environnement en douceur, ainsi qu’à pied. Un ensemble de tentes très soignées. Le lieu est parfaitement réussi. Tentes salons – restaurants, espaces repos, pour ceux qui veulent vivre une expérience d’un week-end différent.

Une multitude de bivouacs plus où moins de lux sont venus quadriller ce désert avec des organisations de balades en quads et de fêtes privées.

Le même phénomène qu’à Merzouga, où il n’est pas géré cette préservation de la nature et du site. Très dommage car « l’industrie du tourisme » n’empêche pas la préservation de ces équilibres fragiles, c’est le cas des parcs Nationaux.

Notre chameau « hamiche » boite toujours et nous craignons que sa saule continue de l’handicaper. Pierre-Yves nous propose de le garder en pension dans un enclos de « Terre des Étoiles ». Le mieux est le repos. Notre camion au retour de la traversée viendra le chercher.

Nous avons quitté les pistes et nous parcourons ces montagnes de Timrar par les sentes des bergers. Le terrain devient accidenté avec des petits ravins abrupts à passer, ce qui est difficile pour les chameaux chargés.

Nous établissons notre bivouac sur un replat proche de l’ancien cimetière du douar Tidrar après 6 heures 30 mn de marche effective, et environ 24 km aujourd’hui.