Sur les traces des anciennes caravanes

Jour 16

6 heures 20 mn la caravane marche.

Depuis 5 heures 30 mn, nous entendons le trottinement de groupes d’ânes, leurs sabots raisonnent sur les cailloux. Les voix d’hommes et de femmes qui discutent depuis leurs montures s’entendent de loin à l’aube. Ils sont en route vers immenses parcelles de « boughr » recouvrant les collines que nous traversons.

Ces moissonneurs arrachent l’orge à la main et déterrent la racine. La tige est courte 30-45 cm, espacées, de gros cailloux sont partout dans les champs. S’ils retiraient ces cailloux la terre s’envolerait de ces collines ventées. Le tissus végétal est pauvre.

Très agréable de se rapprocher de ces hameaux et villages, du monde partout dans les champs. Les vaches aussi sont aux champs à côté des moissonneurs ainsi que leurs jeunes enfants qui jouent.

Ici on ne moissonne pas en réservants des ouvriers moissonneurs comme dans les plaines de Tanant, Azilal. C’est en famille que l’on moissonne ces immenses parcelles. Quel courage. La nécessité crée l’énergie. Les personnes que nous croisons sont joyeuses. Les femmes nous demandent d’où l’on vient. Ouarzazate, cette contrée qu’elles ne connaissent pas. Certains bergers entant jeunes sont allés travailler à Ouarzazate, à Zagora.

Nous croisons un magnifique collége flambant neuf équipé de panneaux solaires. Quelle joie de voir ce bâtiment au service de l’instruction au milieu de ces collines arides et reculées. Aujourd’hui dimanche il est vide.

Nous sommes dans l’arrière pays d’El Mokhtar, connu il y a quelques années encore avec ses taxis Peugeot 404. Nous les apercevons ces anciens taxis d’une autre époque, recyclés et qui carburent au gaz et des Renault 12 qui se faufilent sur les pistes reliant ces fermes et villages isolés.

Au souk Sbit Kourimat achat d’orge pour nos chameaux.

Les oliviers réapparaissent dans le « boughr ». Le climat change. Les brouillards et l’humidité Océaniques suffisent pour leur développement. Quelques installations avec réservoirs et goûtes à goûtes, dont la verdure jaillie dans ces espaces cramés par le soleil.

Au pied d’une colline au lieu dit Ouled Mahamagh, nous plantons notre tente sur un espace collectif et caillouteux où paissent des petits troupeaux de brebis. Lieu assez vaste pour que nos chameaux ne grappillent pas les oliviers et cultures. Brahim et Addi se relaient pour s’en assurer.

6 heures 20 mn de marche, 29 km parcourus. Altitude 700 m.