Jour 5
Au cœur de l’Atlas Oriental
Prévu aujourd’hui l’ascension du Jbel Ayachi 3.757 mètres d’altitude, le plus haut sommet de l’Atlas Oriental, proche de Midelt.
L’année dernière il nous avait fallu 8-9 heures.
Le temps orageux ces derniers jours, nos amis Bénédicte et Nicolas préfèrent prendre plus de temps dans les vallées, villages et rencontres.
JBEL AYYACHI, première ascension.
Dans son livre Voyages au Maroc, le marquis René de Segonzac raconte ce qui serait la première ascension du Dj Ayyachi par un européen le 8 Juillet 1901, avec surement la première photo jamais faite du Dj Ayyachi.
Une autre manière de voyager, une autre époque.
Départ ce matin à 8 heures 30 minutes.
Au pied du col, je laisse la caravane, nos amis et Zineb que je retrouverai plus loin au prochain ravitaillement aux lacs d’Imilchil.
Hamma m’attend plus bas avec le 4×4. Je rentre à Ouarzazate pour gérer nos activités.
Comme la caravane traverse la vallée de TAARART ces deux prochains jours, voici quelques détails historiques sur cette vallée :
Par M. Peyron.
« Les Aït TAARART : un cas de symbiose. Altitude : 2 087 m.
Mode de vie : ksouriens transhumants.
Remarquable autant par son isolement que par le caractère attachant de ses populations, la profonde et lumineuse vallée de Ta’arart, Hespéris.
HABITAT RURAL DANS LE HAUT ATLAS DE MIDELT. S’étire sur près de 30 km entre les hauts reliefs de l’Ayachi et du Maoutfoud. Ce n’est que sur la moitié aval de ce long synclinal que se concentre le peuplement, matérialisé par cinq ksour (trois des Ait Slimane et deux des Ait Taârart) dont les cultures irriguées constituent une mince bande de verdure au pied des cônes de détritus et des immenses versants pelés. En amont des dernières sources importantes, l’altitude et un degré d’érosion avancé rendent précaire la vie humaine permanente.
Par sa position, cette vallée représente un domaine assez privilégié pour l’agriculture, le coefficient d’insolation y étant nettement supérieur à celui du versant nord et permettant des rendements plus importants pouvant aller jusqu’à 20 q/ha pour le maïs. Domaine avantagé du point de vue pastoral aussi, puisque situé au cœur du complexe montagnard Ayachi – Maoutfoud et autorisant un accès facile à de nombreux pâturages et points d’eau. On comprend ainsi que la vallée de Ta’arart se soit trouvée aux premières loges lors des brassages de populations qui ont agité ce secteur du Maroc central entre les хнГ et xix* siècles. Bien que nous ne désirions traiter ici que du seul terroir des Ait Ta’arart, il est nécessaire de jeter un coup d’œil rétrospectif sur le passé de la vallée.
La vallée de Ta’arart présente historiquement une énigme, mais tout observateur imprégné d’un minimum de sens historique sent bien que ces parages ont vécu des heures passionnantes où le destin de tribus entières s’est joué en un tournemain. Le déboisement à grande échelle dont la vallée a fait les frais (les sinistres cimetières de cèdres l’attestent) fut le fait des vagues successives de pastoraux, à qui la forêt dut payer son tribut sous forme de bois de chauffe et de bois de construction. Car, de toute évidence, au cours de la longue lutte dont les pâturages de l’Ayachi ont été le théâtre, le passage du Tizi n’Maoutfoud présentait l’accès le moins ardu au cœur du massif pour ces semi-nomades attirés vers le Nord avec leurs troupeaux par ces hautes crêtes enneigées qu’ils distinguaient de fort loin et qui leur promettaient vie et abondance. Au contraire, le fait que la forêt soit demeurée à peu près intacte au N. et au S.-O. du Masker semble démontrer que les invasions pastorales ont surtout intéressé l’Ayachi, la dénudation des versants et l’édification d’habitat en ksour marquant une pénétration en haute montagne de conditions de vie sahariennes.
Un petit groupe de vaches trouve à se nourrir en permanence aux abords immédiat du ksar, notamment sur un gazon humide ou Almou avoisinant Menndaïour.