Jour 17

Au cœur de l’Atlas Oriental

Belle nuit froide et étoilée, la pression a chassé les nuages.
Nous remontons plein Ouest l’assif Agouni qui s’enfonce dans la montagne.
Les petits jardins se succèdent, pommiers, pommes de terre, quelques rares carrés de maïs, cette vallée perpendiculaire est bordée de peupliers et quelques trembles. Cette verdure en contrejour est un baume au cœur pour nos amis Bénédicte, Nicolas et l’équipe qui marchent depuis 17 jours. Leur première journée complète de ciel bleu ! Tellement rare une si longue période nuageuse et de pluie orageuse.
Nous croisons deux nomades Ait M’r-ghade venus d’assez loin sur les plateaux, avec des chamelles et quelques chameaux qu’ils emmènent à vendre au souk d’Imilchil à l’occasion du Moussem. Comme nous recherchons quelques chameaux pour remplacer ceux morts il y a quelques semaines, c’est l’occasion de discuter. Nous scrutons avec Brahim un beau mâle, fier des chamelles qui le suive. Le berger veut bien le vendre mais avec les chamelles, ce qui ne correspond pas à notre utilisation. Un jeune dromadaire ferait peut-être l’affaire, finalement non car il n’a jamais travaillé, ni porté de bagage, ni marché avec le « gamou », bride glissée dans la mâchoire pour le conduire. Il faudrait trop de temps pour dresser ce dromadaire.
Nous remontons l’oued sinueux et plat de gravillons schisteux, croisant quelques troupeaux de brebis sur chaque rive et des enclos d’azibs. Quelques « Ifri » grottes naturelles utilisées par les nomades au plafond noircit par les feux de cuissons depuis tant de générations.
Notre bivouac est installé sur un replat au pied de Taferdoun’t Tazizaout, à l’altitude 2640 mètres. 5 heures de marche, environ 20 km.
Chacun s’active à baraquer les dromadaires et les débâter de leurs charges. Le lieu est un peu venté, probablement dans l’après-midi ce vent tombera.
Abdou décharge son mulet d’une tente, et glisse dans le « chouari » quelques bidons vides pour les remplir à une petite source qu’il connaît. A nos yeux aucune trace d’eau imaginable.
Notre salade est appréciée avec aujourd’hui un confit de canard en pâté.
Sieste, repos, lectures.
Idir nous apporte le café aux épices et la tisane de thym, à chacun sa boisson !
Du sommet de Taferdoun’t Tazigzaout (Petit sommet tabulaire vert claire) que je gravis, la vue sur la vallée de l’assif Melloul jusqu’au sommet de l’Ayachi et au-delà est magnifique.
Très belle journée, comme on les aime en trek.