Jour 22

Au cœur de l’Atlas Oriental

Aujourd’hui nous changeons de vallée en franchissant quelques collines ornées de terres aux couleurs ocres, rouge grenat, pour atteindre la vallée d’Oussikis, adjacente à la grande vallée d’Ait Haddidou.
Sur les deux rives sont construites des maisons « cubes » en ciments de plusieurs étages, certaines comme des kasbahs modernes ! Des hommes il y a quelques décennies sont partis travailler à l’étranger.
Les jardins sont très secs aussi, les arbres et vergers jaunis, les pommes rouges et vertes sont petites et pas encore mûres. L’année dernière l’eau courrait dans les séguias, il fallait être attentif en marchant pour ne pas glisser sur les rebords boueux des séguias. Les pommes étaient mûres alors que nous étions plus tôt dans la fin de l’été.
Les villages anciens de cette vallée d’Oussikis sont fortifiés avec de très belles et imposantes kasbahs. Le bas des murs de ces kasbahs montés en pierres sèches par des malhémes qui effectuaient des sortes de frises décoratives unique dans cette vallée.
Nous sommes dans la fraction d’Oussikis de la grande tribus Aït Atta, également semi-nomades et propriétaires de grands troupeaux de chèvres, brebis et de chameaux pour le transport des tentes.
Nous effectuons une pose chez un tailleur – couturier pour recoudre la djellaba de Nicolas. Le Malhémes utilise une machine Singer, deux autres machines plus anciennes gisent au sol dans un fouillis de divers tissus aux coloris lumineux. Ce couturier est spécialisé pour les vêtements et robes traditionnels des femmes de la vallée. Son neveu également tailleur nous prépare le thé que nous apprécions particulièrement.
En sortant de sa boutique trois femmes arrivent avec dans les mains des coupons de tissus.
Par le lit de l’oued nous rejoignons l’ancien village d’Oussikis. Dans un café nous prenons le repas. Agréable de trouver des chaises confortables et un lieu très propre. Les murs sont décorés de peintures de kasbahs et de scènes de vie.
Brahim a installé le bivouac au-dessus du village après le collège flambant neuf. Nous croisons la sortie de l’école primaire.
Quatre heures de marche, une journée relaxante pour prendre le temps de savourer les lieux et contempler cette magnifique vallée. Altitude 2080 mètres.
Je rentre ce soir à Ouarzazate, différentes choses à gérer à Dar Daif, et un aller-retour à Marrakech avec le pickup pour quelques achats.