Transhumance 2023
Une des dernières – Jour 1
Rejoindre le départ de la Transhumance.
Départ du Riad Dar Daïf à Ouarzazate à 8 heures avec les deux 4×4 de Désert et Montagne Maroc.
Notre route plein Est longe la palmeraie de Skoura et atteint Kella de M’gouna que nous dépassons jusqu’à l’entrée de la vallée du Dadès, remontée jusqu’à l’entrée des gorges. Par une piste rive droite nous accédons au premier plissement de l’A tlas en suivant un oued à sec.
Brahim nous attend au bord de la piste, Il est parti hier de Ouarzazate avec le camion, le matériel de bivouac et les sacs de nourriture de la traversé. Tout ce matériel et tentes ont été chargés ce matin sur la caravane des dromadaires.
Les bagages des voyageurs sont répartis sur les doubles paniers de trois dromadaires qui nous attendent et du mulet d’Ahmed.
La famille nomade d’Ahmed Ben Youssef a déjà effectué une étape hier pour que leur troupeau bénéficie aujourd’hui d’un meilleur pâturage, car après deux jours traversés de la plaine aride du Dadès et d’un maigre pâturage leurs chèvres ont faim.
Nous remontons une magnifique gorge taillée dans la roche de congloméra parfois bordée de lauriers roses en fleurs. À la suite de la neige et de la pluie tombées en fin d’hiver, l’eau s’écoule entre les galets de l’oued, et les sources habituelles sont bien alimentées. Petite pose à la source aménagée d’arbalou n’Idane.
Le sentier serpente lentement sur des collines jusqu’au tizi ´n Madeun 2120m.
La vue est magnifique au Sud vers le Jbel Saghro et au nord sur le deuxième plissement de l’Atlas. Je profite du dernier réseau au col pour poster l’ambiance du départ de la transhumance et répondre à quelques messages.
Le groupe est déjà descendu et remonte l’assif M’jgerne, oued de roches calcaires blanches, arrondies et usées par les pluies d’orages.
Nous croisons des azibs des tribus du M’goun, creusés sur les flancs de l’oued, une chambre pièce de vie et cuisine, et deux à quatre chambres d’abris pour les bêtes du troupeau quand le temps est perturbé. Les nomades M’gouns utilisent ces grottes taillées dans la roche au printemps et à l’automne. Ils viennent de les quitter pour rejoindre d’autres lieux un peu plus en altitude en fonction de l’évolution des paturages.
Mohamed Ben Youssef s’est arrêté au pied de ces azibs, le ciel étant couvert, en cas de pluie sa famille pourrait s’abriter dans une de ces grottes et ne pas se mouiller. C’est ici sur un replat naturel que nous rencontrons la famille ben Youssef, plusieurs tapis sont étalés pour nous accueillir sous leur tente. C’est une joie de retrouver cette petite famille que nous avons accompagné il y a une année. Aîcha l’épouse de Mohamed prépare le couscous à l’avant de la tente où un feu d’ « Ifssi » touffes sèches, chauffe une marmite – couscoussier. La petite Fatima d’une année, fond en larme quand nous nous installons sur le tapis. Souad 4-5 ans les cheveux en broussaille est aussi farouche. Mohamed très câlin avec ses deux filles les sécurise.
Une galette encore chaude est disposée dans une panière usée avec au centre un bol d’huile d’olive recouvert d’un couvercle. Le thé coule dans les verres, parfumé avec fleïo, une herbe séchée amenée du Jbel Saghro.
Quand le soleil est presque couché, le troupeau dévale la pente du versant en face, les chèvres bêlent pour appeler leurs chevreaux transportés toute la journée sur le dos des ânes et des dromadaires, une vraie nurserie ambulante.
Itto l’épouse de Hamed et la maman de Mohamed a passé la journée pour conduire les chèvres avec Ahmed (un jeune nomade d’une autre famille) qui l’aide durant toute la traversée.
Nous partageons les nouvelles depuis le temps écoulé de l’année, la neige et la pluie de fin d’hivers qui assure les pâturages convenables sont la principale discussion. A quoi ressembleront les pâturages de Tamda ? c’est toujours une inquiétude qui concerne les mois de l’été et la raison de la transhumance.
4 heures 30 mn de marche, altitude 2150m.