Transhumance 2023
Une des dernières – Jour 8
L’humidité est bien présente, le plafond nuageux très bas, le sol toujours boueux.
Petit déjeuner dans la tente. Soudain, c’est annoncé Mohamed a aperçue plusieurs caravanes de bergers de Bougmez qui passent avec leurs troupeaux sur la route qui conduit au tizi’n Tighist. Les bagages sont pliés rapidement, les dromadaires rassemblés pour les couvrir de leur bât.
Brahim démarre doucement avant que la caravane soit prête avec Yvette et Romain. Mylène a rejoint la famille d’Itto et les aide à charger les ânes et leurs sacs sur les chamelles. L’éclaircie se précise et nous pouvons quitter les vestes avant de démarrer en montant. Les troupeaux se suivent sur la piste après le tizi’n Tighist, les bergers se saluent de retour depuis l’automne dernier où ils ont quitté les pâturages d’été. Certains dont Moha prennent une autre direction plus à l’Est sous l’Azourki où il installera leur campement pour l’été.
A la descente Yvette est prise d’une crise de sciatique, j’ai remarqué ce matin qu’elle était penchée plus en avant qu’à l’habitude en sortant de la tente igloo. La douleur la gagne, je préfère qu’elle s’arrête maintenant, car la descente prend encore 2 heures sur un sentier parfois un peu raide et glissant. Kassi qui n’est pas loin avec un des 4×4 pour amener Mylène et Michel à Marrakech ce soir (ils retravaillent après-demain), vient chercher Yvette et Romain accompagnés par Brahim. Finalement la crise est aigue, j’effectue un message à un ami ostéopathe et acupuncteur à Marrakech, qui peut prendre Yvette demain matin. Le plus sage, se soigner puisque cela est possible et éviter de souffrir inutilement.
La descente s’effectue le long d’un ruisseau bordé d’herbes fleuries. Les dromadaires de la famille reconnaissent le lieu et dévalent à vive allure, Mohamed doit les freiner car le sol est encore glissant. L’une des chamelle glisse, les bagages restent accrochés, elle se relève et rejoint les autres dromadaires qui courent vers le bivouac proche.
Nous rejoignons l’emplacement du bivouac de la famille Ben Youssef laissé à l’automne, l’herbe est abondante. Les dromadaires baraquent et broutent sur place les hautes herbes.
La grande tente nomade en laine de chameaux, poils de chèvre est montée méticuleusement, car pour trois mois, aidés par toute l’équipe. Les grosses pierres sont déplacées pour amarrer les cordages en tension pour que la toile soit bien tendue.
Toute la famille est joyeuse de retrouver leur emplacement avec des pâturages meilleurs que l’année dernière.
3 heures de marche, altitude 2420 mètres.
Nous passerons trois nuits au campement final.