Transhumance 2023
Une des dernières – Jour 9
Journée de repos au campement final de la Transhumance au côté de la famille d’Ahmed et Ito, Mohamed et Aïcha Ben Youssef.
Du campement la vue sur les crêtes de l’Azourki qui culmine à 3600 mètres est splendide. Le pâturage très abondamment, les touffes d’Ifssi fleuris, de coquelicots et toutes plantes lumineuses, la rivière en contrebas cette année est consistante. Ce matin quelques-uns des voyageurs partent se baigner dans une vasque de la rivière au pied d’une petite cascade qui s’écoule sur des dalles. L’équipe s’affaire plutôt à laver du linge après un mois de marche, pour rejoindre le départ de la transhumance et la traversée de l’Atlas.
Ce matin nous avons acheté une chèvre pour fêter avec la famille, l’équipe et les voyageurs l’arrivée au pâturage. Chacun a pu constater la dextérité et le respect de Mohamed pour dépecer la bête. Des gestes parfaitement maîtrisés, transformant la chèvre en quarante minutes, différents morceaux de viande et d’abats, en délicieuses brochettes !
Le pic brochette en fer forgé utilisé traditionnellement par les nomades est très long. Dès onze heures nous nous rassemblons l’équipe et les voyageurs, mais aussi des amis de la famille venus les saluer. Le foie, le cœur, la rate et les poumons sont légèrement grillés, cela permet de les couper en tranche assez fines et d’effectuer des cubes qui seront entourés de crépinette et enfilés sur la longue brochette. La crépinette, cette fine membrane de graisse ressemblant à un tissu de dentelle, entoure l’ensemble de l’estomac et maintient les boyaux dans le ventre de l’animal. Les morceaux d’abats sont enveloppés individuellement d’une bande de cette crépinette, grillés doucement sur la braise, la brochette devient particulièrement fondante et parfumée.
Chacun et chacune prend le morceau qui lui est glissé et tendu au bout du grand pic à brochette, cela permet de manger toujours un morceau de brochette bien cuit sur la braise et encore très chaud.
Cette manière très conviviale de partage avec une assemblée, tout en sirotant un thé et discutant, ressemble aux regroupements des familles marocaines durant l’Aïd. Moment très convivial que j’apprécie particulièrement.
L’après-midi chacun vaque à ses choix, une sieste car la fatigue de la traversée et des nuits assez courtes se ressent.
Le repas s’effectuera assez tôt ce soir.
Kassi le chauffeur venu chercher Mylène et Michel a amené quelques kilos de cerises que j’ai commandé au col de Tichka. Brahim confectionnera un gâteau à la cerise pour l’anniversaire de Sara, une belle surprise.