Transhumance des nomades Aït Atta
2025
Cette année, fin mai, la TRANSHUMANCE printanière des nomades Aït Atta s’est effectué sur une durée de 12 jours et 10 jours de marche en compagnie de la famille de nomades d’Ahmed et Ito ben Youssef, et leur fils Mohamed et Aïcha qui prennent le relais de passation de cette caravane ancestrale, leurs petits-enfants, les troupeaux de chèvres, chevreaux, dromadaires.
C’est là une expérience unique que de vivre cette aventure avec les nomades.
Au départ de Ouarzazate, nous avons rejoint la vallée du M’goun, remontant à pied les sentiers entre les cultures bordées de rosiers odorants « damaskina », grenadiers en fleurs, céréales presque mures. Un délicieux repas chez l’habitant nous attendait. Puis quelques kilomètres en 4×4 pour traverser sur le Dadès. Départ de notre caravane pour rencontrer la famille nomade après une bonne heure de marche. Nous traversons de magnifiques paysages, remontons des vallées et gorges habitées par les nomades M’goun. Nous franchissons les crêtes de l’Atlas, quelques orages, plusieurs cols à plus de 3000 mètres d’altitude et les hauts plateaux de l’Atlas jusqu’au lac Izourar (cette année le lac est encore sec car il a peu neigé).
Une petite escapade dans la haute vallée de Bougmez chez les parents de Brahim, puis traversée des jardins chez l’habitant dans la famille Boutkhoum Mimoun avec une douce nuit sur les tapis de laine. Nous franchissons un dernier col à 2600 mètres, pour retrouver « l’agdal » la zone de pâturages de Tamda sur le versant nord de l’Atlas à près de 2400 m d’altitude, là où nos amis nomades resteront pour les mois de l’été. Ces pâturages sont partagés entre trois tribus, des Ait Bougmez, des Aït Mohamed et des Aït Atta.
La transhumance ne peut pas être considérée comme une randonnée classique. C’est une expérience qui nécessite de suivre les impératifs d’une caravane constituée d’une famille et d’un grand troupeau, les étapes sont adaptées parfois suivant les aléas du temps, des troupeaux et des pâturages et l’ouverture des pâturages dont la date réelle est toujours inconnue au départ de la Transhumance et jusqu’à la veille de s’y installer.
Nous vivons avec la famille et participons aux tâches quotidiennes : aider à charger les chameaux, ramasser quelques branchages pour le feu du soir, chercher de l’eau, conduire le troupeau, rassembler les chevreaux, préparer les repas, le pain, boire un thé simplement, rire…
Un moment rare de rencontres avec le Maroc authentique, d’émotions et de partages humains, sensation d’exception, sachant que nous vivons inéluctablement une des toute dernières transhumances. Cette année seulement six familles nomades Aït Atta ont effectué la transhumance.
La prochaine transhumance étant celle du retour des estives le 15 septembre 2025, probablement la dernière transhumance.