Igoudar
Les forteresses de l’Anti-Atlas
L’extrémité Occidentale de l’Anti-Atlas est un trésor de forteresses, les plus anciennes sont datées de 800 et 900 ans. Ces greniers fortifiés nommés « Igoudar » au pluriel, « Agadir » au singulier, souvent perchés en haut de murailles ou sur des vires dans les falaises, permettaient d’accueillir les récoltes de céréales, de fruits secs, les biens, les ruches des villageois ou des nomades habitants autour de la fortification qu’ils avaient édifiés. Véritables fourmilières où chaque famille avait la clef de son propre coffre pour y déposer en toute sécurité ses richesses.
Durant les périodes de crises et de « razzia » (pillages effectués par des tribus armées, nommées « rezzou »). Les habitants rejoignaient avec leurs animaux ces lieux de protections presque inatteignables durant les périodes instables pour se protéger des rezzous des tribus du désert plus habituées aux étendues sableuses.
L’Anti-Atlas, était un grenier de culture de céréales avant que la sècheresse commencée au début du 19 ème siècle, décime la vie au cœur de ces montagnes très habitées.
Nous avons visité des vestiges plus anciens de gravures rupestres datés de 3000 ans à 6000 ans, curiosités de la vie où les fleuves coulaient dans ces régions de savanes où circulaient les éléphants, les rhinocéros et les panthères, et où l’homme avait réussi à s’adapter pour subsister. Aujourd’hui ces étendues sont devenues désertiques.
Cette traversée de l’Anti-Atlas Sud – Nord reliant depuis la palmeraie de Tighmert (Guelmim) à Aït Baha (Sud d’Agadir), s’est effectuée en randonnées itinérantes, traversant dans la journée, une gorge, un plateau, grimpant une montagne pour découvrir un « Agadir » parfois restauré, un vestige de murs de pierres sèches ou un village perché comme un nid d’aigle. Nous avons croisé quelques gazelles, vue les traces de mouflons et de sangliers.
Parfois les 4×4 nous avançaient un peu à l’étape. Nous alternions les nuits en bivouacs, en auberges, chez l’habitant ou quelques maisons plus confortables.
Une traversée effectuée début novembre, qui puise l’étonnement dans les racines de la culture du Maroc, époque saharienne, sur les routes des caravanes qui remontaient de l’ancien Soudan, l’Afrique subsaharienne vers les contreforts de l’Anti-Atlas habités par des populations Berbères-Amazir, Juive et Arabe Hassania.
Voyage demandé par un groupe de voyageurs Allemands, curieux de notre patrimoine, de la culture du Maroc, et qui reviennent avec notre équipe pour la 13eme fois.
Magnifique voyage, réussit grâce à l’assistance dévouée de l’équipe de Désert et Montagne Maroc qui les connaissent bien, des guides, aides guides, cuisinier, montage des bivouacs, chauffeurs, Brahim et Brahim, Kassi, Mohamed, Mohamed et Mohamed, Ychou, Rachid, Lahcein, Diani, et Najat et l’équipe au bureau à Ouarzazate.
Un petit camion transportait le matériel de bivouac et la nourriture, des 4×4 nous avançaient parfois sur le parcours dans les espaces moins chargés d’histoire et d’intérêts pour nos amis voyageurs – retraités.
Nous avons privilégié les lieux les plus emblématiques, remonté des gorges profondes, traversé des plateaux de granit, gravis des montagnes pour découvrir des Igoudar restaurés dont on pouvait mesurer l’ampleur de ces forteresses accrochées en haut des falaises, et qui montre la dynamique d’ingéniosités et de résistances des tribus qui ont façonnées le Maroc moderne d’aujourd’hui.
Un voyage haut en couleurs, en émotions, en découverte au cœur de l’histoire millénaire du Maroc.