3 sommets du désert Z’guid – L’mdor 2025
Jour 4
Premier lever froid, proche de zéro, l’hiver arrive dans le désert.
Nous marchons face au soleil, traversant quelques dunes, le sol est couvert de morceaux de fossiles orthocères, de couleur anthracites. Ces céphalopodes des fonds marins de l’air primaire mesurant de quelques centimètres à plusieurs mètres, de véritables mollusques prédateurs.
Nous arrivons sur la cassure du plateau en bordure du grand lac Iriki, bordé d’une dune sur laquelle nous nous laissons glisser pour atteindre la bordure du lac. Le sol argileux, sec laisse les traces d’eau coulée l’année dernière des pentes du Jbel Bani. L’eau se rassemble dans cette immense cuvette du lac Iriki et se déverse ensuite sur l’oued Drâa.
Ce grand fleuve temporaire s’écoule des plateaux du Dadès à plus de 3000 mètres, rejoint Ouarzazate et descend la gorge et vallée du Drâa cultivée jusqu’à M’hamid Ghislaine. Le drâa s’écoule dans les sables au pied des plissements rocheux du Jbel Bani et du Jbel Warkziz jusqu’à l’Atlantique, sur plus de mille kilomètres. Nous avons plusieurs fois descendu le Drâa avec des voyageurs, après le désert, émotion de découvrir l’Océan bleu vert.
L’année dernière Zineb en revenant de Chgaga avec des voyageurs, a eu la chance de voir nager deux autruches dans le lac Iriki.
Autruches, addax et gazelles ont été réintroduit dans leur milieu d’origine où le parc national d’Iriki a été créé, après avoir disparu dans les années 1960.
Traces de hérons cendrés où de flamants roses qui ont pataugé dans le sol boueux cherchant quelques larves.
La température commence à monter, il est treize heures, les pats se ralentissent. Derrière une touffe de tamaris, le dromadaire est déjà baraqué ! La première ombre depuis notre départ, même si le tamaris n’est pas haut, pour quatre personnes son ombre est suffisante. Quelques brindilles de bois seront suffisantes pour chauffer l’eau et permettre une théière revigorante. Thierry m’aide à la coupe des légumes de la salade accompagnée de sardines pimentées et de fromage de chèvre. Il fait encore très chaud pour marcher, Brahim valide la sieste jusqu’à 16 heures, il s’éloigne avec une couverture sous un autre bosquet de tamaris. L’équipée s’assoupie profondément.
Nous marchons au milieu des touffes sèches et grises d’un bras d’oued, le sol crème clair et les touffes grises, c’est très beau.
L’erg Maâzil se profil sur l’horizon et se rapproche lentement. Nous cherchons quinze minutes où se trouve l’équipe, pas de traces, puis soudain la silhouette d’un dromadaire comme posé au milieu des dunes.
La pointe de la tente cuisine est cachée au pied d’une dune, il est 17 heures 30 mn.
Six heures trente de marche, encore une belle journée !
Agréable douche avec un demi-seaux d’eau tiède, grand bonheur d’avoir la peau propre.
J’ai une épine sous le pied, Himmi sort « Tighoundine » la petite pince en cuivre attachée à la ceinture des nomades et d’un doigté rapide me montre l’aiguille sèche !
Un plat de légumes arrive et un bol de grenades bien mûres.





