Transhumance 2025
Journal Florence & Didier, Jour 9
Mercredi 28 mai 2025
Départ vers 9h bien que nous ayons été réveillés à la même heure que d’habitude.
A partir de cette étape, nous basculons sur l’Atlas Central et ses hautes montagnes qui culminent à 3 500 – 3 700 m. Le paysage est tout d’abord assez sinistre puis s’ouvre sur la plaine fleurie et lumineuse bordées d’azibs (bergeries construites en pierres) des bergers des Aït Bougmez, contraste avec les tentes en laine noire des nomades Aït Atta. Nous découvrons le lac Izourar asséchés suite aux faibles chutes de neige de l’hiver. Cette étendue plate, souvent verte contraste avec l’austérité des montagnes alentour. Et il y règne une activité intense (puit, caravanes, troupeaux, voyageur solitaire, ânes en liberté…). On échange un signe, un salam aleykum avec ces pâtres qui gardent leur troupeau comme le faisaient leurs ancêtres.
Notre troupe de randonneurs s’étoffe avec l’arrivée d’Etienne, accompagné par Ali que nous avons grand plaisir à retrouver (il avait été notre guide dans l’Atlas voici 16 ans , déjà !)
Repas du midi au bord cette plaine lacustre.
Puis nous entamons la descente vers Bougmez, en haut de la « Vallée Heureuse »
Arrêt près d’un genévrier thurifère sacré, qui a malheureusement été foudroyé voici quelques semaines. On y voit encore quelques ex-voto.
Nous nous arrêtons dans la maison de l’un des chameliers, théoriquement pour y prendre le thé. Mais c’est un vrai repas qui nous est servi : tajine, pain, melon, thé…Bien que l’accueil soit excellent, l’odeur de l’étable est prégnante. Toujours cette même salle en longueur, aux murs de laquelle sont affichés trois versets du coran et une horloge en panne, la tête en bas.
Avant le départ, les femmes proposent de petits tapis tissés pendant l’hiver. Nous voilà pourvu d’une nouvelle descente de lit.
L’arrivée à Bougmez se fait en traversant un camaïeu de jardins et de vergers bien entretenus : céréales, luzerne, pommiers, amandiers, …
Ici, une minuscule épicerie. Là, un grenier à blé fortifié. Ici encore, deux enfants revenants de l’école coranique où ils apprennent à lire et réciter sur leur tablette de bois.
Une petite mosquée aux murs de pisé ne se distingue guère des autres maisons. Sur le bord de la fenêtre est posée une pierre ; elle est destinée à ceux qui n’ont pu, pour une raison ou une autre, faire leurs ablutions avant la prière. Il suffit alors de frotter la pierre dans ses mains.
Arrivée au gite à Aî ouchi dans une vraie maison avec du réseau électrique pour recharger nos batteries, de l’eau en quantité pour laver nos corps empoussiérés et un peu de notre linge.
Notre hôte vit de plusieurs métiers manuels mais possède dans sa cour tous les animaux de la ferme : poules, mouton, chèvre et vache à qui l’on apporte toujours le fourrage à domicile en échange de son lait.
Les dromadaires font l’attraction des enfants du village qui semblent n’en avoir jamais vu. Et nous compagnes de route Christelle et Dominique font l’objet d’une véritable admiration, manifestée par de nombreux câlins.