Transhumance 2025
Journal Florence & Didier, Jour 7
Lundi 26 mai 2025
La nuit a été bonne malgré les bruits d’animaux dont les béguètements d’un bouc en rut.
Le ciel s’est complètement dégagé et nous motive à poursuivre vers l’Est au milieu de paysages majestueux.
Plus rien que de la pierre, un immense chaos de pierres brisées, roulées, déchiquetées, arrachées du sol comme par un effroyable cataclysme. Des arrêtes aigües, monstrueuse dentelle tendue sur les rochers, sur les colonnes d’argile. Des tranchées, étroites et profondes comme des corridors que surplombent des blocs énormes posés en équilibre hasardeux… (Isabelle Eberhardt – Notes de route)
Ici et là, des troupeaux, toujours constitués de chèvres noires et de moutons blancs. Le gardiennage est singulier : les bergers ne font que lancer des cailloux autour des animaux pour les diriger. Ils ne disposent pas de chiens de berger qui leur éviteraient pourtant d’incessants aller-retours. D’autant qu’ils ne sont chaussés que de vulgaires sandales ou chaussons !
Arrivée à midi sous le soleil alors que les nuages s’accumulent. Nous avons à peine le temps d’installer le camp que le grésil et la pluie font leur apparition. C’est dans ce genre d’occasion qu’on apprécie la qualité de la tente et les précautions prises pour son installation (bâche sous-jacente, pierres, canaux de drainage.)
Si la pluie est généralement une bénédiction pour les éleveurs, elle inquiète les caravaniers pour l’étape du lendemain qui comporte 3 cols à plus de 3000 m. Une pointe d’anxiété perce durant les heures de soirée qui s’égrènent lentement sous les couvertures au bruit de l’averse.
Rendez-vous est pris à 3h45 du matin pour décider ou non du départ.