Transhumance 2025

Journal Florence & Didier, Jour 4

Vendredi 23 mai 2025

Après un agréable et robuste petit déjeuner en terrasse, départ en véhicule pour rejoindre la vallée du Dadès via la vallée de l’Oued Izerki. L’activité des artisans au bord des routes est débordante, notamment celle des métalliers et garagistes : on y fabrique beaucoup de portails et on y répare d’antiques « véhicules de collection » (pas si rares).

Nous[1] prenons la route dite des 1000 kasbahs à travers les plaines arides. A gauche le Haut Atlas ; à droite l’anti Atlas avec le massif de Saghro que nous avons déjà apprécié à plusieurs reprises.

Nous longeons la palmeraie de Skoura sur son plateau désertique et traversons la région de Kelaa M’gouna avec ses curiosités géologiques, ses falaises aux couleurs d’ocre.

La randonnée débute à Aït Adid pour longer l’oued M’goum ; nous traversons les cultures, les bosquets de peupliers[2], et les haies de rosiers. Certaines ruines en pisé se confondent avec la montagne environnante.

A Tourbiste, déjeuner chez l’habitant (Youssef & Fatima). Salle longue, aux murs nus, au sol couvert d’épais tapis de laine, avec, épars, des coussins chamarrés. Nous nous accroupissons autour d’une table basse où est posé un tajine de chèvre.

Nous reprenons la voiture pour traverser par la piste ce magnifique plateau de l’Assif Tellafraout entre Bou Tharar (valllée du N’Goum) et Ait Youl (vallée du Dadès), avant de rejoindre nos trois chameliers dans la vallée du Dadès.

Pendant une heure, il faut remonter un oued avec un fort vent de face avant de rejoindre le campement des nomades Aït Atta, situé à côté d’un point d’eau aménagé.

La tentation est grande de s’élever encore un peu pour profiter de l’éclairage du soir sur ces reliefs magnifiques. Mais la politesse impose d’abord de venir partager le thé avec Ahmed le chef de famille. Dans un coin du campement, deux petites sauvageonnes (Fatima et Soukayna) nous regardent avec crainte.

Le repas est pris sous une grande tente car l’altitude fait que la température est franchement descendue. Jean-Pierre nous donne les premières consignes (attention aux chiens qui sont méchants envers les étrangers à la famille, attention au-dessous des pierres qui peuvent cacher un scorpion, pas de photos des nomades, etc.). Il nous décrit égalent la rudesse de la vie de ces nomades par quelques exemples édifiants. Durant la transhumance, les hommes s’occupent du transfert et de l’installation du camp et veillent sur le troupeau durant chaque nuit[3]. Dans la journée, ce sont les femmes qui sont bergères et ont pour mission de rapporter du bois -souvent rare- pour le feu du soir. L’une d’elle a accouché seule en pleine nature et ramené troupeau et bois au bivouac du soir.

Jean Pierre nous explique aussi qu’il est très incongru de demander à Ahmed de combien d’animaux est composé son troupeau[4]. Peur du fisc ?

Première nuit sous la tente bien équipée[5] mais nous ne sommes pas encore habitués aux bruits du troupeau (épisodiquement, mais à tour de rôle, les ânes et mulets braient, les chiens aboient, les chèvres béguètent, les dromadaires blatèrent, le coq coquerique, les moutons bêlent …)

[1] Le groupe est constitué de 5 randonneurs (Christelle, Dominique, Etienne, Florence & Didier). Accompagné par notre guide en chef Jean Pierre, son adjoint Ichou et 3 chameliers (Brahim, Bullman et Idir)). La famille de nomade est composée de Ahmed, Eeto sa femme, Mohamed son fils, Aïcha femme de ce dernier et mère de Fatima et Sukayma.

[2] Dès qu’ils sont abattus, les peupliers sont écorcés car cette opération se révèle très facile tant que le bois n’a pas séché. Ces troncs serviront ensuite aux plafonds des maisons et dans la construction.

[3] Nous ne verrons pas le prédateur des troupeaux : le chacal, dorénavant appelé chacal doré.

[4] Si la valeur d’un mouton ou d’une chèvre peut être estimée à 1500 dirham, soit 150€ et que le troupeau comprend 300 têtes, le capital d’Ahmed s’élève à 45 000€. Bien plus que les quelques bricoles qui composent leur équipement.

[5] Sur notre campement sont installées à l’écart deux « mini tente » d’environ 1 m2; l’une réservée au WC,   l’une autre permettant de se laver avec l’eau d’un seau que nos chameliers auront la délicatesse de réchauffer avec un peu d’eau chaude. Rustique, mais privilégié par rapport à nos compagnons de voyage.

[1] Le groupe est constitué de 5 randonneurs (Christelle, Dominique, Etienne, Florence & Didier). Accompagné par notre guide en chef Jean Pierre, son adjoint Ichou et 3 chameliers (Brahim, Bullman et Idir)). La famille de nomade est composée de Ahmed, Eeto sa femme, Mohamed son fils, Aïcha femme de ce dernier et mère de Fatima et Sukayma.

[1] Dès qu’ils sont abattus, les peupliers sont écorcés car cette opération se révèle très facile tant que le bois n’a pas séché. Ces troncs serviront ensuite aux plafonds des maisons et dans la construction.

[1] Nous ne verrons pas le prédateur des troupeaux : le chacal, dorénavant appelé chacal doré.

[1] Si la valeur d’un mouton ou d’une chèvre peut être estimée à 1500 dirham, soit 150€ et que le troupeau comprend 300 têtes, le capital d’Ahmed s’élève à 45 000€. Bien plus que les quelques bricoles qui composent leur équipement.

[1] Sur notre campement sont installées à l’écart deux « mini tente » d’environ 1 m2; l’une réservée au WC,   l’une autre permettant de se laver avec l’eau d’un seau que nos chameliers auront la délicatesse de réchauffer avec un peu d’eau chaude. Rustique, mais privilégié par rapport à nos compagnons de voyage.