Transhumance 2025
Journal Florence & Didier, Jour 15
Mardi 3 juin 2025
L’embarquement n’étant prévu qu’en fin de journée, nous avons une belle matinée pour visiter le Palais de la Bahia où résida Lyautey[1]. Grosse affluence touristique dans ce joyau d’architecture et de décoration marocaine. Des travaux sont toujours en cours, et là aussi, le tremblement de terre de 2023 semble avoir laissé des traces (comme sur le minaret de la Koutoubia à moitié caché par les échafaudages)
Nous passons ensuite par la Maison de la photographie où l’exposition » Trésors photographiques en Noir & Blanc[2] » très intéressant [3]. Tournés vers 1960, quelques films d’explorateurs du Haut Atlas nous démontrent que bien peu de choses ont changé depuis…
Ali vient nous chercher à 15 heures, ce qui est (trop) largement suffisant pour l’embarquement à 18h35.
Arrivée à Clamart à 23h45[4]. Clap de fin de notre aventure : une expérience inoubliable, tant par les relations humaines, que les paysages naturels traversés.
[1] Hubert Lyautey (1854-1934), maréchal, académicien, fut résident général au Maroc de 1912 à 1925.
[2] Plaques autochromes réalisées au Maroc, procédé inventé par les frères Lumière en 1907. Les couleurs sont obtenues grâce à une trichromie composée de grains de fécule de pomme de terre et les couleurs primaires rouge, vert, bleu. Chaque autochrome est donc une image unique.
[3] Rosine Mazin,
[4] Il y a une heure décalage avec le Maroc ou il n’est que 22h45.
ANNEXES
ANNEXE 1 : CARTE
ANNEXE 2 : LEGENDE DES PHOTOGRAPHIES :
ANNEXE 3 : GEOLOGIE ET CLIMATOLOGIE DE L’ATLAS
ANNEXE 4 : FORMATION DU LAC D’IZOURAR
ANNEXE 5 : DONNEES SOCIO – ECONOMIQUES
ANNEXE 1 :
ANNEXE 2
Page | Sujet |
3 | Route Marrakech-Ouarzazate passant par le col de Tichkal |
4 | Terrasse de la chambre 21 de Dar Daïf Bruant du désert Faucon crécerelle |
5 | Tadorne de casarca Système de pompage-irrigation |
6 | Entrée de la kasba de Traourirt Ourzazate |
7 | Façades Ourzazate |
8 | Artisanat local en vente à la kasbah de Traourirt Souk de Ourzazate |
9 | Guepier d’Europe Cochevis huppé Agrobate roux |
11 | Cigogne Tortue |
12 | Bulbul des jardins Serin Ecureuil de barbarie |
14 | Trithémis à ailes ambrées (rouge) Orthétrum à taille fine (accouplement) |
18 | Eugaster (insecte noir) Xylocope (bourdon jaune) |
23 | Anacycle pyrèthre (avant épanouissement) Cytise hérisson |
27 | Xérophytes épineux en coussinets |
31 | Traquet de Seebohm Roches en couche AD Ripple marks / rides de vagues / andains |
61 | Traquet rieur Pieride |
68 | Aigle de Bonelli Linotte mélodieuse Vanesse du chardon (papillon orange) Azuré (paillon bleu) Colias croceus (papillon vert) |
70 | Roche à déterminer |
71 | Orchidée Dactylorisa Dromoïque du désert ? en train de couver |
73 | Sangsues Rouge queue du Moussier |
93 | Traquet rieur |
ANNEXE 2
A la fin de l’ère primaire, les masses continents se rapprochent et les sédiments se déforment et édifient une nouvelle chaîne de montagne, la chaîne hercynienne, en Europe et au Maroc. Ses restes sont encore bien visibles dans le massif des Jebilet et dans l’axe du Haut Atlas de Marrakech.
Le Haut Atlas est une chaîne montagneuse marocaine orientée sud-ouest/nord-est. Cette chaîne appartient au massif de l’Atlas et plus précisément, à l’un des trois éléments de l’Atlas marocain, les deux autres étant le Moyen Atlas et l’Anti-Atlas.
C’est le massif le plus élevé d’Afrique du Nord, parfois surnommé le «toit du Maroc» ou encore, le « toit de l’Afrique du Nord ». Il forme une immense barrière d’environ 750 kilomètres de longueur qui délimite le Maroc saharien du Maroc atlantique et méditerranéen. Il constitue la pièce maîtresse des étendues de haute montagne marocaine — dont l’ensemble couvre 100 200 km2 de superficie.
La population, principalement amazighe, surtout Chleuhs au sud-ouest, vit du pastoralisme et de l’agriculture. Les habitants du Haut-Atlas oriental, comme les Aït Atta, les Aït Merghad et les Aït Yafelman, eux parlent des dialectes de la tamazight du Maroc central.
Le Haut Atlas occidental est le massif le plus ancien, constitué surtout de formations jurassiques ou crétacées (avec quelques affleurements moins étendus du Trias, Permien, et même du Carbonifère[2]) entaillées de vallées profondes. Son point culminant est le djebel Toubkal à 4 167 mètres d’altitude, visible depuis Marrakech.
On rencontre dans le Haut Atlas deux types de climats montagnards.
L’un, subtropical océanique, se manifeste sur les versants nord et sud de la partie occidentale (jusqu’au djebel Toubkal) ainsi que sur le versant nord de la partie centrale (du Toubkal jusqu’à Imilchil). Exposés aux perturbations venant de l’Atlantique, ils sont relativement humides avec des précipitations espacées mais parfois diluviennes. Il tombe entre de 600 et 1 000 millimètres d’eau par an en moyenne. La sécheresse estivale, entrecoupée d’orages, est intense. L’enneigement est généralement tenace au-dessus de 2 500 à 3 500 mètres de novembre à avril et peut persister de septembre à juin pour les hauts sommets (avec de grosses variations selon l’exposition). Quelques rivières ne sont jamais asséchées (asif Melloul, oued n’Fis, oued Tessaout, etc.), alimentant de fertiles bassins d’altitude : Aït Bou Guemez, Imilchil, etc. Ces conditions permettent l’existence de la forêt (pins, chênes verts, thuyas, etc.) mais celle-ci décline à cause du triple effet de l’assèchement du climat, de la surexploitation (chauffage et construction) et du surpâturage ovin-caprin.
L’autre type de climat, semi-désertique continental, se manifeste sur le versant sud de la partie centrale (du Toubkal à Imilchil) et toute la partie orientale (au-delà d’Imilchil), avec des amplitudes thermiques marquées. S’étendent là de hautes steppes, des déserts de pierres et plus rarement de sable, et quelques vallées pourvues en eau où l’agriculture, très localisée, est possible. La forêt est quasi absente. Ce climat est assez semblable à celui des montagnes Rocheuses du sud des États-Unis
Le Haut Atlas de Marrakech est une chaîne de montagne jeune, contemporaine des Alpes en Europe. Il est constitué de roches sédimentaires de couleur rougeâtre (grès, argiles gréseuses) ou blanc-jaunâtre (calcaires) principalement déposées en milieu marin durant l’ère secondaire et qui ont été plissées et fracturées pendant l’ère tertiaire. Ces roches reposent sur un ensemble plus ancien de couleur plutôt grisâtre à jaunâtre, qui a été plissé et fracturé au cours de l’ère primaire comme les Jebilet . Ce « socle hercynien » affleure au centre de la chaîne, comme au Tizi n’Tichka, au Jebel Toubkal, il comprend des schistes grisâtres et en particulier des granites.
L’Atlas s’est formé au sein de la plaque nord-africaine lors de la convergence des plaques africaine et européenne au Cénozoïque (Dewey et al., 1989 ; Gomez et al., 2000). À l’instar d’autres chaînes montagneuses intracontinentales, le Haut Atlas présente un double sens de la vergence et une évolution complexe du calendrier et de la séquence des chevauchements.
Au cours des périodes paléogène et néogène (il y a environ 66 millions à environ 1,8 million d’années), les chaînes de montagnes qui constituent aujourd’hui l’Atlas se sont soulevées lorsque les masses terrestres de l’Europe et de l’Afrique sont entrées en collision à l’extrémité sud de la péninsule ibérique.
ANNEXE 4
Le lac (asséché) d’Izourar (n° 1), retenu par les dépôts d’un glissement rocheux sur la droite (n° 2). Le plan de glissement est bien visible à l’arrière (n° 3). Source : Bussard, 2021.
Les dépôts très hétérométriques du glissement rocheux étalés sur plus de 7 km2 barrent transversalement le haut de la vallée des Aït Bouguemez, entre les massifs de l’Azourki et du Waougoulzat. Le lac d’Izourar, un lac temporaire et peu profond, se forme à l’amont de ce barrage lors d’orages intenses ou à la fonte des neiges
ANNEXE 5
MAROC | FRANCE | |
Politique | Roi Mohamed VI (depuis 1999) | Pdt : E. Macron (depuis 2017) |
Population (millions) | 37 (2023) | 68,6 (2023) |
Langues officielles | Arabe & amazighe (berbère) | Française |
Superficie | 446 550 km2 (sans sahara occid.) | 547 030 km2 |
Densité | 84 h/km2 | 120 h/km2 (métropole) |
Pt culminant | 4167 m – Mt Djebel Toubkal | 4808 m – Mt Blanc |
Monnaie | Dirham (100 D = 9,57 €) | Euro ( 1 € = 10,44 D) |
Espérance de vie à la naissance | 73,2ans (hommes) 77,6 (femmes) | 82 ans (2022) |
Indice de fécondité | 2,23 (2023) | 1,66 (2023) |
Population urbaine | 63 % (2024) | 80 % (2020) |
Alphabétisation (%) | 77 % (2022) | 99 % (2021) |
Terres arables | 17 % (2022) | 33,5 % |
PIB (en B d’€ ) | 133 B€ (2023) | 2921 B€ (2024) |
PIB / habitant (€) | 3607 € (2022) | 42 630 (2024) |
Revenu mensuel brut moyen ($) | 308 $ (2022 ) | 3179 (2022) |
Taux de chômage | 13 % (2025) | 7,5 % (2025) |
Nombre de touristes | 17,4 millions (2024) | 100 millions (2024) |
Nb de Français | Environ 51 000 | # 68 millions |