Transhumance 2025
Journal Florence & Didier, Jour 13
Dimanche 1 juin 2025
Le soleil luit : les nomades sortent de petits panneaux solaires pour recharger leur téléphone portable.
Gros remue-ménage dans un enclos de pierre au-dessus du camp : toutes les chèvres font l’objet d’un marquage (un coup de peinture verte sur la corne gauche) et d’un traitement antibactérien par voie orale. Exercice sportif, et poussiéreux.
C’est un jour de fête. Les habitués dégusteront le Télouète, plat traditionnel fait à partir de farine – les femmes fabriquent des petites boules grosses comme une bille – plat de choix des grandes occasions chez les nomades, arrosé de petit lait, de beurre fondu …
D’ordinaire cette journée est consacrée à la tonte des moutons ; mais cette tradition se perd et les bergers préfèrent les tondre avant le départ, au risque que les animaux prennent froid lors du passage des cols (il y a eu des transhumances avec fortes chutes de neige)
Une chèvre a été sacrifiée : les abats seront grillés en brochette le midi. La viande est réservée pour une longue cuisson à l’étouffée pour le soir.
Un tronc de genévrier est découpé à la machette pour obtenir le bois de chauffage. Ces vieux arbres magnifiques offrent un triste spectacle. Leur population a diminué de 90% mais comment se chauffer dans des contrées où d’autres arbres ne poussent pas ?
Le berger en chef, Mohamed pique une crise sous prétexte que nous avons pris trop de photos lors du marquage des chèvres. Est-ce la vraie raison ? Un certain malaise s’installe alors que nous avions pensé rester respectueux et discrets, voire même avoir été acceptés[1].
L’après-midi est consacré à la sieste habituelle et à une petite promenade au bord de l’oued : il y a bien de l’eau mais pas assez pour faire de belles photos de cascade en pause lente.
Digérer la viande de chèvre du repas du midi n’est pas donné à tout le monde, à moins que ça ne soit un problème d’hygiène de la préparation. En tout cas, les « incidents digestifs » font appel à la pharmacie de Jean-Pierre
[1] Même après plusieurs jours de cohabitation voire « d’accoutumance », nous n’observerons pas de réchauffement franc de nos relations, de convivialité. Pas ou peu de sourires.