Transhumance 2025
Journal Florence & Didier, Jour 12
Samedi 31 mai 2025
Nous descendons vers la petite ville d’Aït Mohamed pour son souk hebdomadaire, particulièrement animé car les nomades Aït Atta s’y rendent pour vendre leurs bêtes, acheter de la farine ou de la semoule, du thé, du sucre, des tissus …
Il suffit d’arrêter un minibus déjà quasiment complet de s’installer sur des tabourets dans l’allée centrale……A l’arrière, un bidon d’huile s’est renversé entre les sièges. Et les freins font un drôle de bruit dans la descente. Inch’Allah….
Cette année, le marché aux bestiaux est fermé suite à une directive royale : le cheptel ovin marocain était trop réduit (sécheresse + précédents prélèvements pour l’Aïd) que l’importation de moutons de Nouvelles Zélande devenait indispensable, puis jugé inadmissible.
Qu’à cela ne tienne, nous parcourons les échoppes avec intérêt : boucherie, grill de brochettes, écrivain public, outils divers (dont des faucilles à moissonner et protections des doigts en roseau), vêtements divers, goudron de genévrier pour combatte les tiques des dromadaires, etc..
Nous achetons quelques vêtements pour la famille nomade.
Nous mangeons un tajine, installés depuis une terrasse qui domine la rue principale et qui est un bon observatoire. Notamment quand, en début d’après-midi, chacun cherche à rejoindre ses pénates avec ses achats, parfois encombrants. Certains sont venus en voisins proches et récupèrent leur âne qu’ils avaient « garés » sur un « parking » spécifique. Pour d’autres, dont nous sommes, il est plus difficile de trouver un moyen de locomotion vers notre bivouac (une vingtaine de km plus haut dans la montagne) car les transports collectifs ne veulent percevoir que le tarif jusqu’à Bougmès, bien trop loin.
Finalement, nous partageons l’arrière d’un pick up… à 14 personnes. Transport collectif clandestin habituel où tous mettent en commun les intérêts peu compliqués de leur existence.
Nous quittons la ville, bruyante, écrasée sous le soleil, pour retrouver le calme de la montagne.