Transhumance 2025 – RETOUR
Jour 10
Dernière étape de la transhumance retour, ce matin nous choisissons une chèvre qui sera « l’élue » de la fête ce soir ! Les garçons profitent de l’eau de la source pour dépecer la bête et la nettoyer abondamment.
Nous marchons ce matin avec la bergère, la petite gazelle Siham, et le troupeau de chèvres. Les flancs de collines arrondies sont très érodés et peu de touffes les recouvrent, armoises grillées par le soleil de l’été et la sécheresse, un peu de thym vert qui a repris vie il y a quelques jours avec les pluies d’orages.
La terre, les cailloux, des galets ronds, noircis par le soleil sont comme des émaux dans un four, nous sommes déjà ici dans le désert. Nous approchons de l’avant dernier plissement sud Atlasique, dans ce secteur cette montagne – falaise s’appelle Az’bih. Des laurier roses « Ali-li » bordent une petite gorge de gros galets, l’eau commence à couler, quelle beauté ! De petites grenouilles, des insectes, la vie devient plus abondante. Le lieu s’appelle « Tili-litine » qui se traduit en Berbère – Amazir, « lieu en permanence vert ». Effectivement une petite source sort de l’oued sec, pour replonger dans les cailloux trois cents mètres plus loin, permettant aux lauriers roses de s’épanouir, quelques roseaux nécessite de les écarter avec la main pour passer, des tamaris, quelques figuiers.
Notre bivouac est situé tout proche. Deux autres familles nomades avec leurs troupeaux font halte ici ce soir.
La tente nomade est montée, Monique est là, toute l’équipe est installée sur les tapis de laine autour d’une table où se trouve les morceaux de viande de la chèvre. Mohamed grille le foie, le cœur sur les braises déjà rougies, pour ensuite les découper en petits morceaux. Brahim fend la crépinette en petites bandelettes. Ali enveloppe la crépinette autour des morceaux de foi légèrement grillés. Notre repas se termine il est quinze heures trente minutes.
Nous sommes tout proche de la vallée du Dadès, nous apercevons au creux de la vallée un point de verdure des premiers jardins.
Fin d’après-midi arrive le camion avec Kassi pour emmener demain les chameaux à M’hamid Ghislane, qui partent dans le désert.
Ce soir nous mangeons tous ensemble, l’équipe, les voyageurs et la petite famille, sur un grand tapis à côté du feu où cuit à la vapeur durant des heures la viande de chèvre dans « l’Agra » le haut du couscoussier en terre.
Brahim et Mohamed sont les artistes de ce repas, déversé dans un plat, chacun mange au moins deux morceaux de viande tendre et parfumée. Et je dois dire une des meilleures viandes mangées de cette sorte, et pourtant j’en ai gouté !
Arrive ensuite une « tarte tatin » dattes et pommes au miel, venue de Ouarzazate avec le camion retour des chameaux, des pêches succulentes et bien mûres. Chacun se régale de ce repas succulent. Les deux chiens si mal nourris festoieront de nos restes.
Nuit douce et reposante.