Igoudar Forteresses de l’Anti-Atlas

Jour 11

Kasbah TIZOURGANE – Ighir n’Ifrane

Ce matin un nuage de brouillard entoure la kasbah fortifiée, et rend le lieu encore plus exceptionnel.
Dans ce village il y manque la vie, pas un habitant croisé en entrant dans le village, à part deux couples et un petit groupe de motards qui dormaient à l’auberge comme nous.

Un musée permettrait un intérêt supplémentaire avec un guide pouvant partager l’histoire de cet « Agadir », de la région. Ce village fortifié était également un grenier collectif, construit en haut d’une colline il y a huit cents ans. Restauré puis classé au patrimoine historique national en 1995. Lieu unique entouré de dizaines de hameaux et villages fortifiés, attachés à la grande tribu des Ida ou G’nidif.
Route plein nord, nous traversons les vallonnements, hameaux et petits villages fortifiés.

Nous effectuons la visite de « l’Agadir d’Ighir n’Ifrane », grenier fortifié emblématique dans la région, datant de neuf cents ans. Cette structure communautaire témoigne du savoir-faire de leurs constructeurs en matière de conception et d’architecture. L’Agadir contient 86 chambres de 8 mètres de long sur 1,60 de large et de hauteur. Une sorte de banque tribale sur trois niveaux en deux rangées. Véritable fourmilière à l’époque où chaque famille avait la clef de son propre coffre pour y déposer en toute sécurité ses richesses, (céréales, légumes séchés, bijoux, tapis de familles, bijoux).

Cet Agadir a été restauré en 2023 durant 6 mois par l’organisme du Cerkas dédié à la restauration de ce patrimoine, sous la tutelle du ministère de la Culture.
Bravo à toutes ces restaurations et préservations des Igoudar comme Ighir n’Ifrane, Tizourgane, Amtoudi, Tigida et d’autres sites. L’ancien site historique du souk de Taghjicht et la cité caravanière de Nul Lamta.
Ces sites sont souvent situés sur les routes historiques des anciennes caravanes.
Le site des gravures rupestres d’Adrar Azerzeum mérite un détour.
L’état, les associations, différents organismes comme le Cerkas à Ouarzazate avec son dynamique directeur Mohamed Boussalh, l’architecte et anthropologue Salima Naji. Tous ces organismes et personnes contribuent avec passion à préserver et sauvegarder ces pièces uniques du patrimoine Marocain et Mondial.

Bémol remarqué par tout le groupe des voyageurs, il manque quelques services complémentaires de base, un guide du site ayant la culture, les connaissances historiques et linguistique, en plus des gardiens (tous sympathiques), mais qui ne peuvent pas être les ambassadeurs de ces lieux d’exceptions.
À l’époque où la jeunesse déserte ces zones reculées, c’est donc une activité lucrative, mais aussi des revenus pour les villages et communes. Les visiteurs sont prêts à payer un prix convenable pour apprendre l’histoire du lieu, de la région. La venue de ces voyageurs étrangers et Marocains ont besoins de services tel que restauration, toilettes dignes (comme à Ighir n’Ifrane, le seul lieu sur tous les sites visités avec toilettes propres), où Ibrahim nous a reçu avec déférences. Une brochure récapitulative avec le ticket d’entrée, l’adresse d’un site officiel qui regrouperait tous les sites de la région avec coordonnées GPS, contacts téléphoniques pour s’assurer de la présence du gardien et du guide, les lieux où dormir. Certains sites ont des panneaux d’indications si anciens que les inscriptions n’y apparaissent plus.
Ces contributions supplémentaires permettraient de sortir de la marginalité ces kasbahs et greniers endormis dont les efforts de restauration sont un grand investissement, créant un réel intérêt pour les voyageurs étrangers de découvrir ces richesses historiques.

Nous reprenons la route pour traverser la plaine du Sous, contourner Agadir par le nord pour rejoindre l’écolodge Atlas Kasbah, lui aussi perché sur une colline face en bordure de la forêt d’arganiers classée au patrimoine de l’Unesco, situé à l’extrémité Ouest de l’Atlas et juste à six km d’Agadir.
Atlas Kasbah est un lieu exceptionnel pour les voyageurs qui aiment la tranquillité, la nature, l’écologie sous ses formes délicates. Hassan et Hélène ont su mettre en valeur le patrimoine, les produits du terroir, où se mêlent bien être et tradition. Merci pour ce lieu. Nous avons goûté des produits frais et variés du jardin, la douceur du lieu a été très appréciée par nos voyageurs en fin de périple.

Atlas kasbah a été lauréat du trophée Mondial du Tourisme responsable en 2015. Attention réserver vos dates à l’avance pour y trouver une chambre !